Bilan de la visite des bibliothèques de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis

Bilan de la visite des bibliothèques de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis le 16 mars 2009 :

Une rencontre portant sur le renouvellement du contrat d’objectif liant l’association « Lire c’est vivre » au Conseil Général de l’Essonne a eu lieu le 9 février 2009. Elle a réuni Katia Salomon (LCV), Olwen Lesourd (LCV), Christine Rosso (CG91, Direction de la culture) et Eric Frigerio (BDE).

A cette occasion, les représentants de l’association ont sollicité de la Bibliothèque Départementale un soutien technique pour définir des axes d’amélioration ou de développement des bibliothèques de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

La première étape de cette action a pris la forme d’une visite de bibliothécaires départementaux dans les locaux pénitentiaires.

Cette visite a eu lieu le 16 mars 2009, en présence de :

  • Olwen Lesourd (Lire c’est vivre)
  • Edith Bargès (LCV)
  • Aurélia Cointre-Mazni (BDE)
  • Eric Frigerio (BDE)

Ce rendez-vous a permis de visiter, dans un premier temps, les bibliothèques des bâtiments D2, D5, et la bibliothèque centrale. Il a aussi permis de rencontrer trois auxiliaires bibliothécaires détenus, ainsi que plusieurs membres ou salariés de l’association « Lire c’est vivre ».

Les observations et les pistes de développement que propose la BDE sont présentées synthétiquement ci-après selon une articulation en quatre points :

  1. Fonctionnement interne du réseau de bibliothèques
  2. Offre documentaire
  3. Formation
  4. Projet d’établissement et transversalité.

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1) Fonctionnement interne du réseau de bibliothèques

Gestion informatique des bibliothèques : la visite sur place de l’assistant informatique de la BDE pourrait être utile pour faire le point sur différents sujets :

  • Récupération de notices bibliographiques via Internet (Moccam) ou par transfert. Vérifier les capacités de téléchargement sans liaison ADSL. La création de notices sans aucune récupération est dommageable, car elle réduit d’autant le temps disponible pour les tâches de sélection documentaire, d’acquisition, et de formation notamment.
  • Conseil sur l’architecture informatique et au besoin sur les applications logicielles.
  • Etude sur une éventuelle mise en réseau des différentes bibliothèques, afin d’offrir dans chacune d’elle la possibilité de consulter le catalogue unifié, et donc l’intégralité des collections réparties sur dix lieux.
  • Aide à la réflexion et à la logistique de réaménagement des espaces de la bibliothèque centrale et / ou aux bibliothèques ouvertes aux détenus : espaces de travail, collections, espaces de séjour, espace d’exposition…

2) Offre documentaire

La BDE est disposée à proposer une partie de ses collections en prêt pour les bibliothèques de la maison d’arrêt. Toutefois, cette offre de service repose sur deux axes essentiels :

  • La mise en place d’un partenariat cohérent et réfléchi qui devra aboutir à des procédures de choix, prêts, retours formalisées et à la désignation d’interlocuteurs identifiés.
  • L’élaboration, avec le soutien de la BDE, d’une politique documentaire formalisée qui permette de définir les besoins spécifiques en termes de domaines documentaires et de volumes, et les manques à combler dans les collections existantes. Un état des lieux des fonds actuels est un préalable indispensable, qui pourra s’accompagner d’un désherbage ponctuel des collections (contenus documentaires périmés.)
  • La politique d’acquisition des bibliothécaires de « Lire c’est vivre » pourra alors être développée en cohérence avec les prêts de la BDE et les besoins constatés.

Les axes de développement des collections sont donc à étudier de manière raisonnée. Certaines pistes de réflexion sont toutefois d’ores et déjà envisageables : ouvrages en langues étrangères, collections pour la jeunesse, lutte contre l’illettrisme, renouvellement de l’offre cd-rom sur les postes de consultation informatique.

La réponse rapide et satisfaisante à une demande de lecteur est un service essentiel pour toute bibliothèque.

Compte tenu des contraintes logistiques et budgétaires de l’association, une réflexion doit être entamée pour définir une organisation qui permette ce service rendu dans les meilleures conditions possibles.

3) Formation

La BDE propose chaque année une offre de formation variée et gratuite. Elle est ouverte aux bibliothécaires et aux membres de l’association « Lire c’est vivre».
En parallèle, la mise en place d’une réflexion conjointe autour de la formation des auxiliaires bibliothécaires détenus semble intéressante. (Elle est en effet spécifique car le taux de renouvellement des ces auxiliaires est par nature élevé, et elle doit donc être menée rapidement et porter sur des point essentiels.) La fonction d’accueil est elle aussi fondamentale et doit faire partie de la formation dispensée aux auxiliaires.
Ces réflexions pourront mener à la rédaction d’une « fiche de poste » détaillant avec précision les tâches, missions et compétences des auxiliaires bibliothécaires détenus, si ce document n’existe pas encore.

4) Projet d’établissement et transversalité

L’ensemble des ces axes de travail et de réflexion pourraient mener à la rédaction d’un projet d’établissement centré sur la partie bibliothéconomique des activités de « Lire c’est vivre. » Ce document se structurerait autour de l’état des lieux, les axes d’amélioration et de développement à atteindre, et les moyens envisagés pour y arriver, en termes d’organisation interne, de gestion des collections et des espaces, et de ressources humaines, techniques et budgétaires.
Il semble enfin important de souligner que le travail en transversalité est essentiel pour arriver à ces buts :

  • au niveau institutionnel entre l’association « Lire c’est vivre », l’Administration Pénitentiaire, et les principaux financeurs (SPIP, DRAC, Conseil Général…) ;
  • au niveau territorial avec la Communauté d’agglomération du Val d’Orge et son réseau de lecture publique ;
  • avec la Direction de la culture du Conseil Général, et donc les bibliothécaires de la BDE ;
  • au sein même de la maison d’arrêt, avec les partenaires en charge des activités sportives, de la santé, du scolaire, afin d’offrir des services aussi complémentaires et cohérents que possible.

L’équipe de la bibliothèque départementale est dès à présent disponible pour entamer avec l’association « Lire c’est vivre » le travail de réflexion et de partenariat évoqué dans ce bilan.

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